Témoignages

« Dans notre métier comme chez NCE, la dimension humaine est primordiale »

Portrait de Julie GARRAU, Notaire à LIBOURNE - Délégué Régionale NCE en Nouvelle Aquitaine (Nord)

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Notaire à Libourne depuis 25 ans, Julie Garrau exerce son métier avec un plaisir évident mais elle n’a pas eu de vocation. A priori, rien ne la prédisposait à s’engager dans cette voie.

« J’avais un oncle notaire, à la forte personnalité, qui m’a peut-être inconsciemment influencée, mais à aucun moment je n’ai envisagé de suivre ses traces ou de prendre sa succession.  »

Une fois le bac en poche, cette bordelaise qui se décrit à l’époque comme une « bonne élève très scolaire », hésite entre le droit et une école de commerce. « On m’a expliqué que je pourrai faire des études de commerce après la fac de droit, alors que le contraire était plus compliqué. C’est pourquoi j’ai choisi le droit ».

Suit un parcours classique, à un point près : « La deuxième année de faculté, j’ai pris des cours à distance via le CNED car j’avais suivi mes parents qui s’expatriaient à New York. Internet n’en était alors qu’à ses débuts. Les cours m’étaient envoyés depuis la fac de Lille et arrivaient aux Etats-Unis après un long voyage en bateau ! Bref, les conditions n’étaient pas idéales. J’ai quand même validé mon année de droit en profitant pleinement de mon séjour américain, avant de rentrer en France terminer mon cursus. » 

Après plusieurs stages d’observation – dont un chez un généalogiste et un dans un cabinet d’avocats anglo-saxon – elle opte donc pour le notariat. Et dès lors, fait montre d’une grande stabilité professionnelle.

A 48 ans, elle est depuis avril 2009 notaire associée de l’office où elle fut successivement stagiaire et clerc de notaire. Un office qui emploie 22 personnes et intervient sur tous les sujets notariaux, y compris le droit des affaires. « Mais contrairement au droit de la famille, c’est un peu le domaine réservé des associées. Nous sommes quatre, toutes des femmes, et ne déléguons pas beaucoup au reste de l’équipe, sauf pour les actes courants. »

« Pour bien accompagner un chef d’entreprise, la dimension humaine est primordiale. Il faut instaurer avec lui une relation de confiance »

Julie Garrau en est convaincue : pour bien accompagner un chef d’entreprise, la dimension humaine est primordiale. Il faut instaurer avec lui une relation de confiance, savoir écouter et être écouté, aller au-delà de la seule connaissance de son patrimoine, comprendre dans quel environnement social et familial il évolue et ce qui est important pour lui. « Il me parait essentiel également de s’inscrire dans le temps long car cela peut faire surgir des problématiques et des solutions qui n’avaient pas été envisagées au départ. Et surtout, il faut veiller à ne pas réfléchir ni décider à la place de notre interlocuteur, mais avec lui. Notre rôle est de l’accompagner. » Une démarche qu’ellejugetrès stimulante sur le plan intellectuel et parfois ludique.

« Si en plus, je partage la vision de la personne que je conseille, c’est parfait. Car l’expérience m’a appris que plus on a envie d’aider son client, meilleur est l’accompagnement.  »

« Il faut veiller à ne pas réfléchir ni décider à la place de notre interlocuteur, mais avec lui. Notre rôle est de l’accompagner. Si en plus, je partage la vision de la personne que je conseille, c’est parfait. Car l’expérience m’a appris que plus on a envie d’aider son client, meilleur est l’accompagnement. »

La notaire de Libourne ne s’est pas spécialisée en droit des affaires pendant ses études. Elle a appris en pratiquant et continue à apprendre « tous les jours. ». Une nécessité dans un univers juridique de plus en plus complexe et imprévisible, qui « incite à considérer que rien n’est jamais acquis et à faire preuve d’une grande vigilance. » C’est d’ailleurs pour apprendre en échangeant avec ses pairs qu’elle a adhéré à NCE il y a bientôt dix ans.

« Discuter avec les autres membres du réseau me fait progresser. Et puis c’est un moyen de sortir du quotidien et d’accéder à un espace de complète liberté d’expression et d’être. »

Si elle n’est pas très assidue aux formations en live proposées par l’association, elle puise régulièrement dans celles qui sont archivées, y voyant «  un fonds documentaire riche et très utile ».

En 2022, elle a accepté de devenir Déléguée régionale Nouvelle Aquitaine de NCE. Depuis, elle relaie l’action du réseau en direction de ses deux publics, les notaires et les chefs d’entreprise, dans six départements : la Haute-Vienne, le Lot-et-Garonne, la Gironde, la Dordogne, la Creuse et la Corrèze. « Cela me conduit à participer régulièrement à des événements comme les Trophées PME-RMC et à prendre la parole à diverses occasions. La présidente du Master 2 Droit Notarial m’a par exemple sollicitée récemment pour intervenir sur la transmission d’entreprises devant des étudiants. »

Certes, sa nouvelle mission demande du temps. Mais elle s’y consacre volontiers, avec un argument de poids : « Quand on vient chercher quelque chose auprès d’un groupe humain, comme je le fais avec mes confrères membres de NCE,  il faut être capable de donner en retour.  »